Progetto di risoluzione del compagno Ercoli
sulla lotta contro il trotzkismo nei paesi capitalistici

19 dicembre 1935 [1]

Il testo è tratto da “Togliatti negli anni del Comintern (1926-1943), Documenti inediti dagli archivi russi”, a cura di Aldo Agosti, Carocci, settembre 2000, pp. 156-160.


Confidentiel [2]

  1 - Le Secrétariat de l'IC constate que la plus grande partie des partis des pays capitalistes ne mènent pas une lutte suffisamment énergique contre le trotskisme. Dans la presse et dans l'agitation des partis, on ne repousse pas d'une façon systématique les calomnies du trotskisme, on ne mène pas une campagne suivie pour démasquer le rôle contre-révo­lutionnaire que la secte trotskiste joue au sein du mouvement ouvrier. On a même constaté un cas (Tchécoslovaquie) dans lequel la rédaction de l'organe central du parti a supprimé, dans un article envoyé par le secrétariat du KIM [3], les attaques dirigées contre les trotskistes. Le secré­tariat de l'IC considère comme inadmissibles et politiquement dange­reuses cette passivité et cette négligence dans la lutte contre le trotski­sme et demande aux CC de tous les partis de prendre les mesures nécessaires à fin de les faire cesser.

   2 - Le trotskisme, malgré que les forces organisées dont il dispose soient presque partout négligeables, joue aujourd'hui un rôle contre-révolutionnaire qui le rend particulièrement dangereux et qu'il con­vient de démasquer devant les masses ouvrières:

   a) en s'efforçant de saper l'autorité grandissante de l'Union Soviétique parmi les masses des ouvriers social-démocrates sans-parti, en menant une campagne de calomnies éhontées contre le pouvoir des soviets, contre le parti bolchevik, contre l'Internationale communiste et contre le camarade Staline, le chef reconnu et aimé de la révolution mondiale. Le trotskisme cherche à freiner le procès de radicalisation des masses social-démocrates et sans-parti, agit dans l'intérêt de la par­tie réactionnaire de la social-démocratie, est au service de la bourgeoi­sie et du fascisme.

   b) en s'efforçant de discréditer la ligne politique, les travaux et les décisions historiques du VII Congrès mondial en ouvrant une nouvelle campagne de calomnies honteuses contre le camarade Dimitrov, le héros du procès de Leipzig, qui tient le gouvernail de l'Internationale communiste, le trotskisme veut faire obstacle à la poussée des masses travailleuses pour la réalisation de leur unité dans la lutte contre le fascisme et contre la guerre.

   c) le trotskisme agit corne l'avant-garde de la contre-révolution en fournissant à la bourgeoisie et aux éléments réactionnaires de la social-démocratie les arguments pour combattre l'influence grandissante du communisme dans les masses ouvrières. d) après la banqueroute misérable de toutes les tentatives de se créer une organisation dans chaque pays et une organisation interna­tionale, le trotskisme a porté le centre de son activité au sein des par­tis social-démocrates, il est particulièrement actif parmi les éléments et organisations social-démocrates qui s'orientent vers une politique révolutionnaire de front unique et, en profitant de la faiblesse idéologique des ouvriers et cadres social-démocrates de gauche, s'efforce de les entraîner dans une voie contre-révolutionnaire. De cette façon, il oppose une barrière à la réalisation de l'unité de la classe ouvrière, il cherche à maintenir et à approfondir la scission au sein du proléta­riat.

   e) en utilisant une phraséologie gauchiste trompeuse, en se présen­tant comme un courant "d'opposition" au sein du mouvement révolu­tionnaire, le trotskisme s'efforce de faire pénétrer le poison contre-révolutionnaire parmi la jeunesse travailleuse. L'influence que le trot­skisme exerce sur la jeunesse socialiste dans plusieurs pays (Belgique, France, Espagne) est un des plus graves obstacles qui s'opposent à la réalisation de l'unité des jeunes travailleurs dans la lutte contre le fasci­sme et la guerre, pour le pain, la paix et la liberté.

   f) partout où il réussit à acquérir une influence tant soit peu impor­tante, le trotskisme empoisonne l'atmosphère des organisations ouvriè­res, sème dans leurs rangs la confusion et le désarroi, provoque la désa­grégation des forces du prolétariat. Le progrès de l'influence trotskiste vont toujours à l'avantage des ennemis du prolétariat, à l'avantage de la bourgeoisie et du fascisme.

   g) le trotskisme est toujours étroitement lié à la provocation. Dans les pays où le mouvement communiste est illégal, la police protège et appuie les trotskistes dans leur besogne de désagrégation du mouve­ment ouvrier, elle fait imprimer les livres de Trotski (Pologne), assure leur circulation parmi les détenus politiques dans les prisons (Italie), etc. Parmi les trotskistes, la police recrute les provocateurs, les assas­sins de nos meilleurs camarades (assassinat par un trotskiste du cama­rade italien Montanari, à Paris). Dans les pays où la classe ouvrière lutte pour barrer la route au fascisme, les trotskistes font le jeu de la police et du fascisme en s'efforçant de faire dévier la lutte contre le fascisme sur le terrain des actes de terreur et du putchisme.

   3 - Il est nécessaire que la lutte contre le trotskisme soit portée au sein des masses travailleuses partout et en particulier là où son influence se manifeste. Il est inadmissible qu'on ne donne pas de réponse aux calomnies et aux mensonges troskistes avec le prétexte que le caractère contre-révolutionnaire du trotskisme serait déjà reconnu par les tra­vailleurs. Nous devons, au contraire, partir de la constatation qu'il exi­ste des ouvriers social-démocrates et sans-parti et des jeunes travail­leurs qui, par leur inexpérience, sont portés à croire que le trotskisme ne soit rien qu'un courant comme tous les autres au sein du mouve­ment ouvrier et notre tâche consiste à convaincre des ouvriers et jeunes travailleurs qu'ils se trompent lourdement, à repousser énergiquement les calomnies et mensonges trotskistes, à attaquer le trotskisme et à le démasquer comme une secte contre-révolutionnaire. Cela doit être fait non seulement en alléguant les faits de l'activité des trotskistes dans l'Union Soviétique, le rôle que les résidus de la fraction trotskiste ont joué comme inspirateurs et organisateurs de l'assassinat du camarade Kirov, etc. mais en démontrant quelles sont les racines idéologiques de la dégénération contre-révolutionnaire du trotskisme, en insistant en particulier sur le fait que dans chaque pays, le but que le trotskisme poursuit est celui de diviser, démoraliser, désagréger les forces du prolétariat, en montrant que le trotskisme opère non seulement dans l'us mais dans chaque pays comme une avant-garde de la contre-révo­lution. Les exemples de la France (où l'influence trotskiste amène la confusion et le désarroi dans la gauche du parti socialiste), de la Belgique (où les chefs trotskistes au sein de l'organisation des JGS capi­tulent devant le réformisme et font tout pour empêcher la réalisation du front unique), de la Hollande (où les ouvriers social-démocrates de gauche qui se sont laissé prendre aux pièges trotskistes s'aperçoivent maintenant qu'ils se sont engagés sur une voie qui porte à la dispersion de leurs forces), etc. etc. doivent être largement utilisés.

   4 - Il est indispensable de repousser énergiquement les arguments trot­skistes quand ils sont reproduits et popularisés, directement ou d'une façon masquée, par les chefs social-démocrates de droite et en particu­lier quand ils sont reproduits par les chefs de gauche de la social-démo­cratie (Bauer, Zyromski, etc.). Le Secrétariat de l'IC considère avec préoccupation le fait que l'article publié par Otto Bauer sur le numéro d'Octobre du Kampf contenant, sous prétexte de récension d'un pamphlet policier de Souvarine, une attaque éhontée contre le camara­de Staline, reprenant les plus infâmes des calomnies trotskistes contre l'US et contre le chef du prolétariat mondial, n'a pas trouvé une réponse immédiate et énergique de la part de la presse de nos partis et que certains organes communistes ont continué, après avoir pris connaissance de cet article, à exalter Otto Bauer comme partisan du front unique. Nous devons faire comprendre aux chefs de gauche de la social-démo­cratie que la rupture ouverte avec la contre-révolution trotskiste est la condition de tout rapprochement et de toute collaboration avec les communistes. Ce n'est que par une telle attitude énergique et sans équi­voque que nous pourrons influencer le développement des forces de gauche de la social-démocratie, les retenir de la voie contre-révolution­naire et les entraîner sur le terrain d'une politique révolutionnaire con­séquente. La destruction de l'influence directe ou indirecte du trotski­sme est une condition indispensable pour l'établissement de liaison de plus en plus étroites avec les ouvriers social-démocrates de gauche.

   5 - Dans les pays où le trotskisme possède un parti qui a un certain nombre d'adhérents (Hollande), ou bien a réussi à conquérir une influence dans des organisations de masse (ce qui est le cas en Hollande pour le NAS [4] et en Belgique pour les JGS), il faut consacrer à la lutte antitrotskiste, une attention encore plus grande que dans les autres pays. Il est exclu que nous puissions nous adresser avec des pro­positions de front unique aux organisations trotskistes, mais il est nécessaire d'employer une tactique de front unique vers les organisa­tions de masse que le trotskisme influence. C'est par une politique patiente et intelligente de front unique que nous réussirons le mieux à détruire cette influence dans ces organisations. D'autre part, la partici­pation des communistes aux assemblées convoquées par le trotskistes est obligatoire dans tous les cas où ces assemblées ont un caractère de masse. Les communistes doivent intervenir dans ces assemblées comme les défenseurs de l'unité des forces du prolétariat contre la politique de scission et de désagrégation des trotskistes et démontrer par des faits le rôle contre-révolutionnaire de ceux-ci.

   6 - Il n'est pas possible que le partis communistes luttent contre le trot­skisme avec l'énergie qui est nécessaire s'ils n'intensifient pas leur vigi­lance contre toute sorte d'influence indirecte du trotskisme dans leur sein, s'ils ne combattent pas ouvertement contre la contrebande de l'idéologie trotskiste dans leurs propres rangs et contre toute attitude de libéralisme pourri vers les points de vue du trotskisme. Le Secrétariat invite le BP des partis communistes à consacrer une attention particulière à tous les cas dans lesquels de tels cas de manque de vigi­lance et d'attitude libérale vers le trotskisme se sont manifestés, surtout dans la presse du parti, à rechercher les responsabilités et à prendre les mesures nécessaires pour éviter que ces cas se répètent dans l'avenir.

   7 - Le Secrétariat de l'IC constate que dans la propagande et dans l'agita­tion communiste dans les pays capitalistes, on ne donne pas una place suffisante à la popularisation du rôle du camarade Staline comme chef du prolétariat et de la révolution mondiale. Il faut montrer ce rôle non seule­ment sur la base des succès historiques que le parti bolchevik et le prolé­tariat soviétique ont remporté, sous la direction de Staline, dans la con­struction socialiste, mais en rappelant l'action que Staline a développé comme collaborateur et le meilleur des élèves de Lénine, comme organi­sateur du parti bolchevik avant et après la révolution d'Octobre, et, comme chef et organisateur de l'Internationale communiste, en dirigeant la lutte internationale contre l'opportunisme de droite et de "gauche", en fixant la ligne de l'IC aux tournants décisifs de la situation internationale.

   Le Secrétariat de l'IC conseille d'utiliser amplement les matériaux concernant la lutte sans rémission qui a été menée contre Trotski par Lénine et par Staline dans toute la période de formation du parti bol­chevik, avant la révolution d'Octobre, au cours de la révolution et dans ses différentes étapes et dans la période de la construction socialiste. Le Secrétariat charge sa section de presse de rendre accessible à tous les partis la brochure du camarade Beria (Sur les questions de l'histoire des organisations bolcheviques dans le Caucase), qui contient une ample documentation concernant le rôle joué par le camarade Staline dans la lutte contre le menchevisme et contre le trotskisme, pour la formation du parti bolchevik et conseille aux partis d'utiliser et populariser cette documentation. De même, nous conseillons de populariser beaucoup plus amplement qu'il n'a été fait jusqu'à maintenant, les différents matériaux publiés dans les derniers temps (article du camarade Vorochilov: Staline et l'Armée rouge, documents inédits parus dans la presse soviétique, etc.) et qui montrent le rôle dirigeant que le camara­de Staline a eu dans l'organisation des victoires de l'Armée rouge sur la contre-révolution au cours de la guerre civile.

   8 - Le Secrétariat de l'IC considère la lutte contre le trotskisme comme une partie intégrante de la lutte qui doit être menée par toute l'Interna­tionale communiste pour la réalisation des décisions du VII Congrès mondial et demande aux BP de tous les partis de communiquer au Secrétariat les mesures qui auront été prises pour surmonter les faibles­ses et éliminer les défauts qui existent encore dans ce domaine.

Note

[1] RCChIDNI (Rossijskij Centr Chranenija i Izučenija Dokumentov) f.495, op.73, d.30,l. 301-7. Testo dattiloscritto in francese. Sottolineature nell'originale. Il titolo del documento attribuisce chiaramente a Togliatti la paternità del progetto di risoluzione del Segretariato. Non è stato possibile verificare quanto il progetto corrisponda alla risoluzione che fu poi effettivamente adottata (nota del curatore A. Agosti).
[2] Manoscritto.
[3] Kommunističeskij Internacional Molodezy (Internazionale comunista della gioventù).
[4] Segretariato nazionale del lavoro, federazione sindacale di orientamento socialista di sinistra